TOUSSAINT TSHILOMBO SEND RÉVÈLE : NSAKA Ne VUNDA, LE « PRINCE » KONGOLAIS INHUMÉ AUX CÔTÉS DU PAPE FRANÇOIS
- Un géant de l’histoire congolaise oublié à Rome.
Le voile se lève sur un chapitre fascinant et longtemps occulté de l’histoire congolaise, grâce à une révélation d’une portée historique et symbolique majeure du professeur Toussaint Tshilombo Send. Ce distingué universitaire a rendu patent un fait extraordinaire : un compatriote congolais, mieux encore, un frère, le « prince » Nsaka Ne Vunda, est inhumé dans la vénérable basilique Sainte-Marie-Majeure à Rome.
Et ce n’est pas tout : cette basilique est également le lieu de repos éternel d’un souverain pontife, le Pape François.
Cette information, qui éclaire d’un jour nouveau les relations millénaires entre le Royaume Kongo et le Saint-Siège, offre une perspective inestimable sur l’héritage historique, diplomatique et culturel du Congo, un héritage bien plus riche et complexe que ce que l’on enseigne souvent.
Cette découverte ne se contente pas de combler une lacune historique ; elle interpelle la conscience collective et invite à une réappropriation fière de son passé.
NSAKA Ne VUNDA : UN AMBASSADEUR OUBLIÉ, UN DESTIN ÉTERNEL À ROME
Le 6 janvier 1608, l’histoire a marqué le décès à Rome de Nsaka Ne Vunda, un homme dont le rôle dépassait largement son identité personnelle.
Il était alors l’ambassadeur officiel du Royaume Kongo, dépêché par le monarque kongolais auprès du Pape Paul V.
Sa mission était d’une importance capitale : renforcer les liens diplomatiques et religieux qui unissaient déjà le puissant royaume africain au Vatican, demander un soutien militaire pour lutter contre les envahisseurs et explorer des voies de collaboration.
Le fait que ce diplomate africain du XVIIe siècle ait trouvé sa dernière demeure dans un lieu aussi sacré et prestigieux que la basilique Sainte-Marie-Majeure – l’une des quatre basiliques papales majeures de Rome, un haut lieu de la chrétienté universelle – est un témoignage éclatant du statut, de la reconnaissance et du respect dont il a bénéficié à l’époque.
Sa sépulture, aux côtés de figures pontificales et d’autres personnalités éminentes de l’histoire du catholicisme, dont le Pape François (qui a choisi d’y être inhumé), est une preuve éloquente que les royaumes africains précoloniaux n’étaient pas des entités isolées ou primitives, mais des acteurs diplomatiques et culturels majeurs sur la scène mondiale, capables de nouer des relations d’égal à égal avec les puissances européennes de leur temps. C’est une page d’histoire qui contredit les récits colonialistes réducteurs et qui mérite d’être inscrite en lettres d’or dans les annales congolaises et mondiales.
L’URGENCE DE LA RÉAPPROPRIATION HISTORIQUE, UN SAVOIR QUI FAIT FIERTÉ
Le professeur Toussaint Tshilombo Send, en soulignant l’importance de cette découverte, a insisté sur la nécessité pour les Congolais de s’approprier ce pan de leur histoire.
« C’est bon de le savoir », a-t-il affirmé, une phrase simple mais lourde de sens.
En effet, cette révélation ne se contente pas de corriger une lacune dans les manuels d’histoire ; elle enrichit la mémoire collective d’un peuple, renforce sa fierté nationale et contribue à forger une identité plus solide, basée sur la connaissance de ses propres grandeurs passées.
Elle rappelle avec force que les ancêtres des Congolais n’étaient pas de simples sujets passifs de l’histoire coloniale ou post-coloniale, mais des visionnaires, des diplomates aguerris et des acteurs culturels de premier plan qui ont interagi avec le monde sur un pied d’égalité.
Cette information est un appel vibrant à une exploration plus approfondie des archives, des récits oraux et des vestiges historiques, tant au Congo qu’à l’étranger. Elle devrait encourager les chercheurs, les historiens, les éducateurs et le grand public à redécouvrir d’autres figures emblématiques et des événements souvent ignorés qui témoignent de la richesse, de la sophistication et de la complexité de l’histoire précoloniale de la RDC.
Connaître et valoriser ce patrimoine, c’est non seulement mieux comprendre son identité et sa place légitime dans le concert des nations, mais c’est aussi bâtir un avenir plus éclairé, fondé sur la dignité et la reconnaissance de son passé.
Cette découverte est un point de départ pour une réécriture de l’histoire, une histoire qui place le Congo et ses acteurs au centre de son propre récit.
Comment cette révélation sur Nsaka Ne Vunda peut-elle stimuler une relecture plus large de l’histoire africaine et de ses contributions à la diplomatie et à la culture mondiale, et quels efforts concrets devraient être déployés pour populariser cette connaissance auprès du grand public congolais et international ?
David MUTEBA KADIMA