- « Kivuvu Kongo Mines », une redéfinition de l’avenir minier de la RDC.
Un jalon historique a été posé à Osaka, où la République démocratique du Congo (RDC), sous la vision et l’impulsion directe de sa Première ministre, Judith Suminwa Tuluka, a signé bien plus qu’un simple accord économique.
En pariant sur le manganèse du Kongo-central pour forger une alliance stratégique d’envergure avec Tokyo, la RDC opère un changement fondamental dans sa politique minière et, plus largement, dans son approche du développement national.
Le 28 juin 2025, en marge de l’Exposition universelle d’Osaka, la société congolaise Kerith Resources Ltd. et la japonaise Asia Mineral Limited (AML) ont officialisé un mémorandum d’entente pour la création d’une joint-venture ambitieuse : la « Kivuvu Kongo Mines ».
Le nom de cette nouvelle entité, « Kivuvu », signifiant « espoir » en kikongo, est lourd de sens et incarne l’ambition claire et audacieuse de Kinshasa : transformer les vastes ressources naturelles du Congo en un puissant levier de souveraineté économique, de transformation locale et, ultimement, de paix durable. Dans un monde en pleine transition énergétique et géopolitique, cette initiative affirme la place de la RDC comme une nation qui ne se contente plus d’être simplement courtisée pour ses richesses, mais qui choisit délibérément ses partenaires et trace, avec une détermination renouvelée, sa propre voie vers un avenir prospère et inclusif.
C’est une démarche qui s’inscrit dans une ère nouvelle, où le Congo s’affirme comme un acteur stratégique sur la scène internationale.
« KIVUVU KONGO MINES », SYMBOLE DE COOPÉRATION ET DE PARTAGE
Le pari audacieux de la Première ministre Judith Suminwa et de son gouvernement est étayé par une alliance prometteuse avec le Japon, marquant un partenariat économique d’envergure inédite dans le secteur minier congolais.
La nouvelle entreprise, « Kivuvu Kongo Mines », dûment enregistrée de droit congolais, ne se limite pas à des projections de production impressionnantes – avec une prévision de 2 millions de tonnes de manganèse par an.
Son essence réside également dans son engagement profond envers le développement social et économique des communautés locales.
Elle s’engage fermement à la création de 2.500 emplois directs dans une région, le Kongo-central, qui, malgré son potentiel, a souvent été reléguée aux oubliettes des grands investissements structurels.
Pour Judith Suminwa, dont l’implication personnelle a été chaleureusement saluée par Felly Samuna, président de la Chambre de commerce et d’industrie du Kongo-central, ce partenariat est bien plus qu’un contrat commercial ; il est le symbole tangible d’une coopération redynamisée avec l’Empire nippon, capable de propulser le développement congolais au-delà des ambitions théoriques.
« Notre coopération avec l’Empire nippon repose sur une volonté commune de bâtir des partenariats public-privé ambitieux et durables », a déclaré la cheffe du Gouvernement dans une salle comble à Osaka, s’adressant à un auditoire composé de décideurs politiques, d’investisseurs privés et d’institutions financières, tous réceptifs à la vision d’une RDC qui se veut désormais une terre d’opportunités fiables, transparentes et légitimes pour l’investissement international.
L’initiative « Kivuvu Kongo Mines » est l’aboutissement de longs mois de discussions et de négociations intenses, dont le Forum RDC–Japon d’Osaka a marqué le point culminant.
L’engagement politique fort, et notamment l’implication personnelle de la Première ministre, est unanimement reconnu comme le facteur décisif qui a convaincu la partie japonaise de s’engager, selon les mots de Felly Samuna.
Un élément important de ce partenariat réside dans la répartition des parts : avec 40 % des parts détenues par la partie congolaise, cette joint-venture s’inscrit résolument dans une logique de souveraineté économique assumée, rompant avec les schémas extractivistes du passé où les bénéfices étaient souvent unilatéraux. Cette répartition est une illustration concrète de la volonté de la RDC de contrôler ses propres ressources, de maximiser les retombées économiques pour sa population, et de s’assurer une participation significative dans la chaîne de valeur.
Pour garantir une appropriation locale et prévenir les tensions sociales, souvent récurrentes autour des projets miniers, une série de consultations communautaires est prévue dès l’enregistrement de « Kivuvu Kongo Mines » au registre du commerce du Kongo-central.
Cette approche proactive en matière de responsabilité sociale des entreprises est un signal fort envoyé aux populations locales, mais aussi aux futurs investisseurs, attestant de la détermination du gouvernement à instaurer une exploitation minière plus éthique, plus inclusive et plus respectueuse des droits des communautés.
LA RDC AFFIRME SA PLACE SUR LA SCÈNE MONDIALE
Au-delà de la signature de ce mémorandum emblématique, Judith Suminwa a brillamment utilisé cette tribune internationale pour définir l’horizon lointain de la RDC, articulant une vision 2050 claire et audacieuse pour le pays.
Son allocution à Osaka a décliné une trajectoire stratégique où les secteurs extractif, agricole et énergétique sont identifiés non seulement comme les piliers d’une économie congolaise diversifiée et robuste, mais aussi comme les vecteurs d’une transformation sociale profonde, le tout au service de la paix et de la prospérité nationales.
« Les partenariats que nous nouons aujourd’hui sont les fondations d’un futur stable. La pauvreté reculera là où la transformation industrielle et l’emploi avanceront », a-t-elle martelé, soulignant le lien indissociable entre développement économique durable, création d’emplois locaux et réduction des inégalités sociales.
Cette vision globale intègre la nécessité impérieuse d’un climat des affaires stable, d’où la Première ministre a tenu à saluer, dans une tonalité plus géopolitique, l’initiative diplomatique soutenue par le président américain Donald Trump en faveur de la paix dans l’Est congolais.
Ce geste diplomatique rappelait subtilement que les investissements massifs ne prospèrent que dans un environnement sécurisé et pacifié.
« Cet accord, à l’aube du 65ᵉ anniversaire de notre indépendance, marque une nouvelle ère pour la région des Grands Lacs et la RDC en particulier, » a-t-elle ajouté, insistant sur l’importance symbolique de cette période de transition et de renouveau pour la nation.
Un fait particulièrement rare et significatif dans le cadre d’un forum économique de cette envergure a été l’importance accordée à la culture.
Sous l’impulsion éclairée de la ministre de la Culture, des Arts et du Patrimoine, les invités japonais ont eu l’opportunité unique de s’immerger dans la richesse et la diversité du patrimoine culturel congolais.
Ce clin d’œil au « soft power » de la RDC s’inscrit parfaitement dans le quatrième pilier du programme du Gouvernement Suminwa, entièrement consacré à la revalorisation de l’identité nationale par les arts.
Cette dimension culturelle, loin d’être reléguée à une simple annexe protocolaire mais pleinement intégrée à la diplomatie économique, démontre une approche holistique et moderne du développement.
Elle reconnaît que la richesse d’une nation ne se mesure pas uniquement à ses ressources naturelles, mais aussi à la vitalité de sa culture et à sa capacité à rayonner.
La visite de Judith Suminwa au pavillon de la RDC à l’Expo universelle, où la culture était célébrée à parts égales avec l’innovation technologique, a élégamment clôturé ce moment de diplomatie économique.
À Osaka, la RDC n’a pas seulement tendu la main aux investisseurs pour leurs capitaux ; elle a proposé une vision complète de son avenir, un avenir où les ressources naturelles sont gérées avec souveraineté, où la paix est la fondation indéfectible du développement, et où la culture est un puissant levier d’influence et de fierté nationale, résolument tournée vers l’avenir.
« Kivuvu Kongo Mines » incarne ainsi non seulement un projet minier, mais un symbole fort de cette nouvelle ambition congolaise sur la scène internationale.
David MUTEBA KADIMA